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SÉNÉGAL : L’ÉCONOMIE SUR LA VOIE DE L’ÉMERGENCE

Deuxième économie de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et quatrième de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Sénégal bénéficie d’une stabilité politique avec une démocratie consolidée par deux alternances pacifiques en 2000 et en 2012. L’économie sénégalaise repose sur l’agriculture, la pêche (12,3 % des recettes d’exportation), les services, les télécoms et le tourisme (deuxième pourvoyeur de devises après la Pêche). N’étant pas grand exportateur minier, le pays n’a pas bénéficié du boom économique de l’Afrique entre 2000 et 2012 quand les PIB des pays de la sous-région de la région se sont accrus de 6 % en moyenne. Sur cette période,le taux de croissance moyen du Sénégal a évolué autour de la moyenne des 4 %.

Dès son élection en mars 2012, le président Macky Sall s’est engagé à mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour conduire le Sénégal vers l’émergence du pays à l’horizon 2035. Cette vision à long terme, détaillé dans le Plan Sénégal Emergent (PSE) comprend trois étapes.

Une première phase dite de rupture, allant de 2014 à 2017, avant une seconde phase d’accélération de 2017 à 2023 et enfin une consolidation des acquis pour atteindre l’émergence en 2035.

Pour ce faire, l’Etat privilégie d’une part les grands projets d’infrastructures, les investissements dans des secteurs clés et les réformes de l’environnement des affaires tout en conduisant des actions sociales ciblées contre l’extrême pauvreté à l’image de la création de bourses familiales.

Prévisions et orientations stratégiques

Le Sénégal table sur une croissance de 4,9 % en 2014 et 6,8 % en 2015 dans un environnement macroéconomique relativement stable, selon les données de la Direction générale de la Prévision et des Etudes Economies (DPEE).

La bonne tenue des comptes publics est aussi mentionnée par le FMI qui relève un « faible risque de surendettement » dans son rapport (juin 2014) de la 7ème revue de l’instrument de soutien à la politique économique. Le ratio de la dette publique rapportée au PIB est de 47 %. Le service de la dette se situe à 9 % des exportations en 2013. Ceci dénote la capacité de l’Etat à solliciter le marché international de la dette et à orienter les investissements vers les secteurs productifs.

Autant d’indicateurs propices au déploiement du PSE qui visent l’émergence à l’horizon 2035. Ce programme table sur un investissement de 10 287,6 milliards FCFA largement couvert en termes d’engagements par les bailleurs de fonds lors de la table ronde sur le Sénégal organisée à Paris en février 2014. Les orientations stratégiques du pays portent sur l’investissement dans l’agriculture, les infrastructures de transport (routes, autoroutes, chemins de fers, infrastructures aéroportuaires), l’énergie et, entre autres, le logement social. Entre 10 000 et 15 000 logements par an sont à construire dans les dix prochaines années, estime le Ministère de l’Habitat. En 2014, le pôle urbain de Diamniadio (proximité de Dakar, futur pôle urbain destiné à désengorger la capitale) verra la construction de 40 000 logements de toute catégorie.

 

Un partenariat solide entre l’APIX et le CIES pour attirer les investisseurs et atteindre les objectifs du PSE

Dans le cadre de sa politique d’attraction des investissements directs étrangers, l’Agence pour la Promotion des Investissement et Grands Travaux (APIX) a scellé le 4 juillet 2014 un accord de partenariat avec le Conseil des Investisseurs Européens au Sénégal (CIES).

Articulé autour de deux principaux axes de collaboration, l’amélioration de l’environnement des affaires (axe 1) et la promotion des investissements (axe 2). Ce partenariat vise à créer une synergie à même de contribuer à dynamiser le tissu économique du pays.

« Le CIES accompagne le Sénégal dans une marche vers une économie émergente (…) Ce pacte doit contribuer de manière significative à l’atteinte des objectifs du PSE », a indiqué Mountaga SY, Directeur Général de l’APIX, en présence de Gérard SENAC, Président du CIES, lors de la signature du protocole d’accord liant les deux partenaires.

M. SY a par ailleurs rappelé le poids des 140 entreprises membres du CIES dans l’économie du Sénégal : « En 2013, le CIES a représenté près de 34 % du PIB, 20 % des exportations et près de 18 % de la formation brute de capital fixe de notre pays. La fiscalité des entreprises du CIES, a représenté 31 % des recettes fiscales du pays ».

La problématique de l’Energie

Pour mener à bien le PSE, le Sénégal doit résoudre la problématique de la fourniture en électricité.

Les autorités comptent ramener le prix de revient de l’électricité produite de 110 FCFA à 66 FCFA le KW/h. Trois centrales au charbon, d’une capacité totale de 645 MW doivent prendre progressivement le relais de la production actuelle des centrales diesel et turbines gaz, alimentées de fait par du carburant, faute de gaz suffisant au Sénégal.

Un hub de services

Essentiellement agricole mais avec un intéressant potentiel minier (or, fer, phosphates), le Sénégal cherche à se positionner comme une destination touristique de premier plan.

L’APIX développe actuellement une Zone Economique Spéciale Intégrée, située à 45 minutes de Dakar, à proximité immédiate du futur Aéroport International Blaise Diagne. Le projet dépasse le concept de Zone Franche Industrielle et a pour ambition de positionner le Sénégal comme le « hub » des affaires pour l’Afrique de l’Ouest. La Zone comprendra un parc industriel, des espaces de services, des bureaux et une plateforme logistique, mais également, ultérieurement une zone commerciale, des complexes touristiques et des zones résidentielles.

Le Président Macky Sall a par ailleurs posé en mai 2014 la première pierre du Pôle urbain de Diamniadio, projet majeur du PSE dont l’objectif est de donner un nouveau souffle à Dakar. Vaste de 1946 hectares, cette nouvelle cité s’organisera autour de sept zones d’activités et comprendra notamment une zone résidentielle de 40.000 logements économiques, moyen et haut standing, avec dix hôtels dont un de cinq étoiles, une cité administrative et la deuxième université de Dakar.

Deuxième économie de l’UEMOA en volume de PIB (marché de 80 millions d’acteurs) et membre de la CEDEAO (300 millions d’habitants), le Sénégal se positionne comme la porte d’entrée de l’Afrique de l’Ouest.

Au-delà de la perspective régionale, le pays poursuit une stratégie d’insertion dans les chaînes de valeur de la mondialisation en attirant des Investissements Directs Etrangers (IDE) en provenance d’Europe, du Maghreb, du Moyen-Orient et l’Asie principalement.

Parmi les atouts de la destination Sénégal figurent un environnement des affaires assaini, les services de l’APIX (guichet unique, bureau de création d’entreprise, etc.) et des incitations fiscales (Code des investissements et Entreprise Franche d’Exportation). Et de confirmer : « Quoi qu’il en soit, le Sénégal peut compter sur des avantages comparatifs certains, pour mieux se positionner comme pôle régional compétitif dans la logistique et la soustraitance internationale. Il dispose également d’atouts pour améliorer ses circuits locaux et régionaux d’approvisionnement en fruits et légumes tropicaux, en vue d’une réexportation vers les marchés demandeurs. Les infrastructures de transport (port, aéroport, rail et routes) s’avèrent relativement bonnes et le système de télécommunications de bonne qualité. Ces atouts peuvent servir à faire du Sénégal un « parc d’affaires » et « un campus régional d’excellence », relève le rapport Programme Economique pour l’Afrique 2014 réalisé par le bureau des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) en partenariat avec la Banque Africaine de Développement (BAD) et l’Union Africaine.

Des réformes en cours

L’accent du gouvernement est mis sur l’amélioration del’environnement des affaires. Sur les 56 réformes prévues, 30 ont déjà été exécutées relevait en juin dernier l’APIX qui assure le secrétariat du Conseil Présidentiel de l’Investissement (CPI).

Les réformes couvrent la justice commerciale, la fiscalité et l’adoption du code des douanes et des impôts. D’autres réformes en cours concernent le foncier et le partenariat public-privé. De plus, des chantiers sont engagés pour la dématérialisation des procédures administratives et l’adoption d’un cadre d’arbitrage. Par ailleurs, la réforme des procédures de création des entreprises avec la réduction du capital minimum de la SARL de 1 million à 100 000 FCFA constitue un appel important en direction du secteur privé et des porteurs de projets. Autre signal positif, la volonté du gouvernement d’éponger la dette intérieure à travers un fonds dit de relance doté de 726 millions de dollars.